L’étrange enlèvement de Nora W.
Cate Green
⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️ Un début étincelant
⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️ Nora est merveilleuse
⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️ Réchauffe le coeur, le fend aussi
Drôle. Poignant. Attendrissant. ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️
Plein de coeur et de chutzpah ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️
Exceptionnel - mérite 6 étoiles ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️
⭐️ Premier prix au Exeter Novel Prize ⭐️
“C’est moi, la doyenne de l’humanité. C’est moi qui ai survécu à leurs camps de monstres pour venir à Londres avec la famille qui me restait pour y fonder une nouvelle famille. C’est moi qui me ris de tous ces gens en colère, malveillants, pour leur dire, vous voyez, j’y suis arrivée. Nous, on y est arrivé. Ça me suffit. C’est mon record mondial à moi.”
Nora Wojnaswki, matriarche familiale et survivante de l'Holocauste, est à 18 jours de défier l'histoire en devenant la personne la plus âgée du monde de tous les temps, et sa famille est bien décidée à fêter l'événement comme il se doit.
Mais Nora n'est pas une supercentenaire lambda et elle a toute autre chose en tête. Lorsqu'elle disparaît avec son aide-soignante Arifa pour un voyage au cœur de ses souvenirs de l'East End de Londres, un secret de guerre, enfoui depuis plus de 70 ans, va enfin être révélé.
Résumé
Nora Wojnawski a 122 ans et quatre mois et est sur le point de devenir la doyenne de l'humanité. Sa famille veut organiser une cérémonie pour marquer l'événement, en présence de représentants du Guinness World Records, mais cela n'intéresse pas Nora. Tout ce qui l’intéresse est de passer le temps qu'il lui reste avec son fils unique, David. Lorsque son arrière-petite-fille Déborah lui rend visite quelques semaines avant l'événement, Nora a disparu. Déborah la retrouve enfin dans l'appartement de l'est de Londres où Arifa, l'aide-soignante préférée de Nora, vit avec son propre fils, Nasir. Arifa et Nasir sont des réfugiés syriens, mais Nora est convaincue que Nasir est son propre fils, David, qui était adolescent lorsque lui et ses parents, rescapés de l'Holocauste, sont arrivés à Londres. Déborah tente de convaincre Nora de retourner dans la maison de retraite où elle vivait - et où son vrai fils David, aujourd'hui âgé de 90 ans, réside toujours - et menace de poursuivre Arifa en justice, mais Nora refuse. Nasir accepte à contrecœur de se faire passer pour David et apprend même à éprouver de l'affection pour Nora, qui lui apprend à jouer au poker, son jeu favori. Nora lui fait visiter, ainsi qu'à sa mère, les lieux de sa vie d'après-guerre dans l'est de Londres, notamment l'épicerie qu'elle tenait avec son mari et qui est aujourd'hui un café de street art. Déborah, qui essaie encore d'organiser la cérémonie du record mondial, les accompagne, avec sa fille de cinq ans, Amélia. La famille de Déborah soupçonne Arifa de vouloir profiter de la vulnérabilité de Nora, surtout quelque temps plus tard, lorsqu'elle découvre que de grosses sommes d'argent ont disparu du compte de Nora, bien que l'on apprenne plus tard qu'il s'agit de paris que Nora a placés elle-même après que Nasir l'a initiée au poker en ligne.
Dans le même temps, lors d'une visite au cimetière juif de Whitechapel, Amélia et Nasir jouent à cache-cache lorsqu'Amélia tombe et perd connaissance. Paniquée, Déborah refuse de laisser Arifa s'approcher de sa fille jusqu'à ce qu'elle explique qu'elle était médecin en Syrie. Amélia est transportée à l'hôpital mais reste dans le coma. Arifa lui rend souvent visite, tout comme Nora qui, choquée par l'accident, commence à raconter certains de ses souvenirs de guerre, tout en gardant pour elle un événement tragique. Les trois femmes deviennent plus proches et la cérémonie du record du monde est oubliée jusqu'à ce qu'Amélia sorte du coma. Nora, Déborah et Arifa décident alors que la cérémonie aura lieu au café situé à l'emplacement de l'ancienne épicerie. Le jour J, Nora leur dit qu'elle sait que Nasir n'est pas David, et leur révèle également que l'accident d'Amélia a fait resurgir un souvenir qu'elle s'était forcée à oublier : la mort dans les camps de sa propre fille, Miriam. La mémoire de cette dernière vit désormais à travers Amélia, tout comme l'esprit des victimes de guerre du monde entier vit à travers Nora, sa famille, Arifa et Nasir.
Note de l'auteure
Ma belle-mère, Norma Celemenski née Kryger, aujourd'hui décédée, a été la première source d'inspiration pour “L’étrange enlèvement de Nora W.”. Norma est née en 1925 à Lodz. Elle vivait encore dans cette ville au moment de l'invasion nazie de la Pologne et a été enfermée dans le ghetto avec sa famille et des dizaines de milliers d'autres Juifs polonais. Son père y est mort de faim en 1943. Un peu plus d'un an plus tard, elle a été déportée à Auschwitz avec sa mère. Celle-ci a été tuée par balle sur le quai alors qu'elle descendait du train. Norma est devenue une travailleuse esclave, ayant les jeunes yeux et les jeunes mains nécessaires à la fabrication de bombes de précision. L'un de ses frères a également été assassiné pendant l'Holocauste. Un autre frère et sa sœur ont survécu.
Après la guerre, Norma est devenue réfugiée, puis infirmière en Suède. Elle est ensuite partie retrouver sa sœur en France, puis s'est embarquée avec son mari, Heinryk, et leurs deux jeunes enfants pour Montréal, où ils ont tenu un magasin très semblable à celui du roman, ouvert 7 jours sur 7 (sauf pour le Nouvel An juif et Yom Kippour) et qui s’appelait également Henry's Fruit.
Comme Nora dans le roman, Norma était résiliente, déterminée - et têtue. Elle a vécu plus de 90 ans et, vers la fin de sa vie, certains ont commencé à se demander si elle n'était pas en fait indestructible. C'est sa résilience et son courage qui m'ont donné l'idée d'écrire un roman autour d’une survivante, une femme qui pourrait prendre une revanche personnelle sur les bourreaux de l'Holocauste en devenant la personne la plus âgée de l'histoire du monde.
Deux autres femmes font également partie de l'inspiration du livre : Mahbubeh et Imane, toutes deux réfugiées, respectivement d'Iran et de Syrie, qui ont partagé la vie et la maison de ma famille pendant quelques mois à leur arrivée en France, et qui sont devenues des amies très chères. Comme Norma, ce sont des modèles de résilience. À cause de la guerre et de l'intolérance religieuse, elles ont été contraintes de quitter leur maison, leur pays, la plupart de leur famille et leurs amis. Pourtant, je les ai rarement vues autrement que le sourire aux lèvres.
“L’étrange enlèvement de Nora W.” n'est pas un roman historique. Ce n'est pas un roman sur les victimes de la guerre et de l'injustice. C'est un roman sur les survivants de la guerre et de l'injustice et sur leur vie en tant que personnes ordinaires au passé extraordinaire. L'amitié entre Nora et Arifa est un modeste hommage aux trois femmes qui l'ont inspiré.
Le premier roman de Cate Green, “L’étrange enlèvement de Nora W.”, fut inspiré par sa belle-mère aujourd'hui décédée, une survivante de l'Holocauste résistante et fougueuse qui vécut presque aussi longtemps que Nora elle-même. Les membres de sa propre famille, tous juifs, sont heureusement arrivés en Grande-Bretagne, en provenance de nombreuses régions du monde, bien avant la Seconde Guerre mondiale.
Cate a vécu à Manchester et à Londres avant de s'installer en France il y a plus de vingt ans. Elle vit et écrit aujourd'hui aux portes de Lyon, en France.
Elle est journaliste audiovisuel et de presse écrite et rédactrice, avec plus de vingt ans d'expérience dans les domaines de la radio , de la télévision internationales et de la communication d'entreprise.